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Quand l’incivisme dévient une norme à N’Djamèna

Mégots de cigarettes. Crédit Photo : Moussé Tahir

Stationnement des voitures en désordre sur la voie publique, brûlage des panneaux de signalisations, mégots de cigarette, plastiques, bouteilles d’eau, ordures des fruits jetés dans la rue… Autant d’actes inciviques devenue des normes dans la capitale tchadienne, N’Djamèna. Le comportement du bon citoyen semble quitter les gens, laissant place à un incivisme de tout poil.

Le constat amer

Cette pollution n’est pas à cacher dans la ville de N’Djamèna. Il suffit d’en faire le tour pour constater l’ampleur que cela prend. De l’avenue Charles de Gaulle au marché central, en passant par le marché à mil, le marché de dembé, le viaduc de diguel et la gare routière de tacha moussoro, vous serez suffisamment ébahi par le comportement déviant des N’djamenois. Des minus bus et taxi stationnés en désordre. Des fruits et légumes étalés à même le sol et vendus.

Un dépotoir des ordures au quartier Paris Congo de N’Djamèna. Crédit Photo : Moussa Tahir

Dans certains quartiers de ma ville les conditions sont désolantes. Les caniveaux et les canaux de rétention d’eau sont transformés en des dépotoirs des ordures. Et avec un peu de courage si vous vous rendez dans les hôpitaux, vous serez abasourdis. Nos hôpitaux sont malpropres. Et les habitudes de la maison sont importées là-bas. Les nattes étalées à tout moment, le thé à côté, et des discussions animées.

Les responsables désordonnés

Il y a une catégorie de personne, ayant des véhicules de l’Etat comme engins personnels, qui transgresse sciemment les règles de conduite, sans crainte. Ce qui cause quelquefois des graves accidents de circulation. Le devoir d’exemplarité me semble aux oubliettes, cédant la place à une déresponsabilisation totale. 

De même, il existe quelque part des citoyens qui dans leurs ambiances festives de mariage sèment des troubles sur la voie publique en roulant à toute vitesse et avec des tirs d’armes à côté. Tout en ignorant les dangers qu’ils courent.

En un mot, N’Djamèna ne reflète pas l’image de la vitrine que nos gouvernants aiment tant clamer, mais plutôt celle d’une latrine dont son propriétaire ne prend pas soin. Et l’insécurité galopante n’en parlons plus. La capitale tchadienne est devenue une ville où les vols, les agressions et les assassinats sont monnaies courantes. Sous le regard parfois impuissant des autorités.

Et les petits efforts sabotés

Malgré tous cela, quelque part dans la ville, il y a des personnes qui essaient de faire changer les choses à leurs niveaux. Il suffit de prendre pour exemple les braves femmes qui chaque matin nettoient et aménagent les voies publiques. Tandis que il y a des usagers qui ne mesurent pas les efforts de ces dernières, et continuent avec leurs mauvaises habitudes. Parce que ces personnes s’en fichent complètement que l’environnement soit propre ou non. Et pour bon nombre d’entre eux l’assainissement de la ville relève de la responsabilité des agents municipaux, et non d’un citoyen lambda. Me direz-vous finalement à qui appartient cette ville ?

Quelles solutions pour changer cela ?

A mon humble avis, pour relever le défis face à l’incivisme accrue dans la ville de N’Djamèna, il est important d’éduquer la population sur ses devoirs civiques et morales, de renforcer les capacités sur les enseignements l’éducations civiques et morales dans les écoles, de mener des campagnes de sensibilisations auprès de la population via les radios, télés et les journaux et de réprimander/amender ceux qui transgressent les normes.

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Auteur·e

mahmoudsabir

Commentaires

Tiasy
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c'est tellement comme a Madagascar, mon Dieu... Les pays africains sont vraiment maudits on dirait.. C'est déplorable...

Mahmoud Sabir
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Les villes africaines ont plusieurs point en commun. C'est une malédiction malheureusement voulue et entretenu chère Tiasy.