Crédit: By Abdallah. Photo reprise sous l'autorisation

Au Festival Dary, j’ai côtoyé l’indiscipline

Le festival Dary a conclu sa cinquième édition le samedi 27 janvier 2024. Néanmoins, depuis sa première édition, c’est cette année que j’ai eu la possibilité d’y aller à plusieurs reprises. Lors de ma visite au palais des arts et de la culture du Tchad, où se déroule le festival depuis deux ans, j’ai remarqué plusieurs aspects. Du point de vue de l’organisation, de l’ambiance autour des festivaliers, en passant par les dispositifs de sécurité, il y a énormément de choses à améliorer par rapport à l’année dernière.

Toutefois, ce qui m’a particulièrement marqué, c’est le comportement des usagers. Pendant ce temps, j’ai été témoin de l’incivisme, de l’indiscipline, de la violence physique et verbale, de la délinquance juvénile et de la brutalité. D’où ce billet pour mettre en lumière toutes ces tares que j’ai pu relever et qui selon moi détournent le vrai sens de ce festival.

L’envie de redécouvrir

Lors d’un samedi soir, sur l’idée d’un ami pour libérer un peu son innombrable stress quotidien. Ainsi, avec la motivation de quelques membres de la bande, on décide de se rendre au palais des arts et de la culture du Tchad. Pour faire un tour au festival Dary et d’un même temps profiter pour sillonner les différentes tentes et stands présents.

Il est 19h45, nous voici présentement à l’entrée. Avant de s’acquitter de nos billets d’accès, on a eu droit à une petite partie de fouille par les hommes en treillis. Une façon de nous débarrasser des objets interdits à l’intérieur comme une arme blanche ou à feu, la cigarette, lunette non-médicale, le turban militaire, etc. Néanmoins, la fouille n’a pas pris du temps avec nous.

Le constat amer

le turban militaire. Crédit photo @un__zoulou

Tout se passe bien, jusqu’à ce qu’un des hommes en treillis interpelle les deux individus en turban sombre qui se sont présentés avec nous, pour retirer leur turban. Contrairement au turban blanc que l’on peut retrouver un peu partout dans le Tchad, le turban de camouflage en maille (cf image) est purement militaire. Parce que cela est considéré comme non ordinaire, c’est à ce moment-là que la scène d’engueulade commence. Les deux individus sont réticents à collaborer. Soudainement, sans aucune explication, il retire de leur tête le fameux turban. Face à son comportement, les deux jeunes choisissent de hausser le ton, et comme vous le savez, les frères en treillis n’apprécient guère la désobéissance. La scène qui a suivi, je vous épargne tout suspense, mes souvenirs sont peu nombreux, car j’ai continué ma route.

Comme si la scène à l’entrée ne suffisait pas, nous nous retrouvions maintenant à l’intérieur du palais des arts. Où j’ai vu des spectacles et des attitudes peu orthodoxes. Malgré l’interdiction de fumer dans la foule, certains usagers s’en donnent à cœur joie, bousculant tout le monde.

Les jours passent, je reviens une autre fois en compagnie également de quelques collègues. Après les formalités à l’entrée, on fait le tour et ensuite on opte pour aller manger dans un restaurant. Pour découvrir les spécialités culinaires locales. De loin, je remarque une bande de cinq adolescents, dont l’âge varie entre 17 et 18 ans. Poursuivre deux filles comme des loups à la conquête de quoi mettre sous la dent. Les petites filles ont l’air perturbé par cette poursuite brusque et gênante.

Face à cette situation, un monsieur assis en face de nous décide d’interpeller les filles-là et les poursuiveurs à leu tour s’arrêtent aussi. Cependant, il demande aux garçons de continuer leur route, c’est là, ils font signe de désobéissance et contestation. Allant jusqu’à la prolifération des menaces envers lui, comme quoi s’il leur barre la route, il verra avec eux une fois dehors. Devant leur indiscipline caractérisée, d’autres personnes s’en mêlent. À peine la scène commençait à tourner vers la bagarre. Les propriétaires du restaurant ont immédiatement intervenu et interrompu cette altercation. Ainsi fermons cette parenthèse et revenons à mes analyses.

Pour combler le tout

L’incident qui s’est déroulé ce soir devant moi n’est ni le premier ni le dernier de ce type au festival Dary. Malgré cela, au festival de cette année j’y étais à plusieurs reprises et je peux vous assurer que j’ai été témoin de comportements inciviques et insolents, les uns plus arrogants que les autres. Pourtant, à la base, on y va, c’est pour s’échanger d’idées et découvrir les us et coutumes de nôtre.

En bref, mon expérience à cette 5ème édition du festival Dary m’a permis de constater plusieurs dérives qui ne devraient pas refléter les valeurs tchadiennes en 2024. Il est important d’être courtois et respectueux pour donner une belle image du festival.

Et vous quelles sont vos impressions sur le festival Dary de cette année ?

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Auteur·e

mahmoudsabir

Commentaires

Asnath
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C'est vraiment du fil à retordre !

Bara
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Le tchadien a toujours été un turbulent de nature

Mahmoud Sabir
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la turbulence ne doit pas être notre marque de fabrique. Il y a de quoi faire mieux.

Abdoulaye radjab Acyl
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Bonjour mes chers frère et sœur tchadien avant tout je suis fier d'abord d'être tchadien j'aime mon pays en fait al hamdoulilah cette année le festival a fini bien je remercie d'avoir tout ce qui sont participés au festival ce festival de l'année est meilleur que plus de l'année passée et je souhaite les prochaines années sera la meilleure

Harou
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Cette année le festival a enregistré plus de comportement déviant que les éditions précédentes. A ce titre, les organisateurs sont interpellés a tous les niveaux.

Mahmoud Sabir
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Pas seulement eux. Même nos autorités sont interpellées à assumer leurs responsabilités face à ces dérives.