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Massakory et la note de la discorde

Le 9 Mars 2023, Monsieur Idriss Mahamat, alors inspecteur de l’éducation nationale et de la promotion civique de la province de Dagana (Sénégal), adresse une correspondance au proviseur du lycée moderne de Massakory. Dans sa note, l’inspecteur donne l’instruction de sanctionner les filles de son établissement qui n’ont pas honoré de leur présence les défilés organisés pour le 8 mars dans la province.

Une note partagée sur les réseaux sociaux

Dans la matinée du vendredi 10 mars, comme à l’accoutumée, je me connecte sur le réseau d’oiseau bleu, Twitter. C’est là que je tombe nez-à-nez avec la note du supposé inspecteur, à la fois pétrifié et ébahi par les raisons qu’avance ce monsieur dans ses lignes. Qu’est que représente le défilé aux yeux de ses filles ? Ou du moins pour la cause féminine ?

Ainsi vous aurez sûrement remarqué l’indécence avec laquelle se tient l’inspecteur pour prendre une telle décision. Surtout au lendemain d’une journée aussi symbolique pour les filles et femmes, la journée internationale des droits des femmes. Toutefois, dans ce Tchad où les absurdités règnent l’ordre, ce n’est pas aussi étonnant de lire des telles aberrations. De surcroît venant d’un responsable éducatif.  

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Cependant, l’affaire de Massakory a pris toute de suite une autre tournure en un laps de temps. Et désormais, dans toutes les discussions sur les réseaux sociaux et même les médias.      

La double indignation

Au-delà du fond de ces propos aberrants, leurs formes sont encore pathétiques. En voulant sanctionner les filles pour un défilé aussi insignifiant, le fameux inspecteur de l’éducation nous en a montré de toutes les couleurs. Dans la longueur que constitue son message, on y retrouve des fautes graves. C’est là où le bât blesse.  

Vous me direz : « Comment en sommes-nous arrivés là, dans nos administrations publiques ?« . Et je vous dirais que c’est la résultante de la mauvaise gouvernance et de la médiocrité. Ces maux sont récurrents dans ce pays, et au regard de ce qui s’y passe, nous avons encore du chemin à faire.

Les dessous de l’administration tchadienne

Comme bon nombre de mes compatriotes indignés, cette affaire vient juste de soulever les rideaux des incongruités qui se trouvent dans l’administration tchadienne.  Ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Cet inspecteur n’est ni de loin le premier ou le dernier de ce genre dans ce pays. La preuve, plus tard, dans une autre note d’annulation écrit cette fois-ci par le délégué provincial en question, on y retrouve à nouveau les textes truffés de fautes.  

En effet, ces fonctionnaires sans compétences sont en quelque sorte le résultat du népotisme tant entretenu par le système depuis des décennies. Ils font partie du lot de la démocratie.

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Quoi qu’il en soit, ce système n’est pas prêt à changer le logiciel obsolète au sein de son administration. Mais entre temps, en bons citoyens, continuons à dénoncer et humilier comme ça jusqu’à ce que cela change.  

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Auteur·e

mahmoudsabir

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