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Ces signes qui annoncent les élections au Tchad

Le Tchad, ce pays désertique situé au cœur de l’Afrique, est connu par la presse internationale pour son instabilité politique, ses guerres civiles et ses coups d’états. Tout ces éléments lui ont légué un passé préjudiciable et un avenir morose. Bref, un pays pauvre.

Dans les carrefours et les coins des villes, on voit souvent ces jeunes qui se regroupent et font des parties de jeux de société, Ludo ou scrabble. Ils y abordent divers sujets de discussions, parmi lesquels le chômage qui les entrave, le fameux coronavirus et son couvre-feu qui ne cesse de se prolonger… Et de l’autre côté, il y’a aussi ces vieux sous l’ombre d’un arbre, sirotant le thé quotidien et qui discutent à leurs tours des maux qui minent la société etc.

En dépit de ce temps « coronatique », où le quotidien n’est plus comme avant, les plus expérimentés ont déjà remarqué que les échéances électorales ne sont pas loin. On ne le voit pas grâce à un calendrier électoral, ou grâce aux informations diffusées dans les médias, mais plutôt dans les phénomènes annonciateurs de ce grand événement.

Les tournées du Maréchal dans le Tchad profond

Un signe annonciateur assez remarquable. On constate que depuis Novembre 2020, le Maréchal du Tchad a entamé une tournée dans les zones rurales et désertiques. Des localités qui n’ont pas vu le passage du président depuis des années. De Bongor en passant par Pala, Koumra, jusqu’à Sahr, etc… Le Tchad profond était à l’honneur.

Des populations sont sorties massivement de leurs différentes zones pour l’accueillir. On a vu ici et là des pierres posées pour l’infrastructure des routes, et pour les centres de formations qui ont vu le jour. Le maréchal assiste à des inaugurations, visite des champs de riz et de coton, etc. Des nouvelles promesses ont vu le jour, parmi lesquels l’électrification totale de la ville de Mongo dès le mois d’avril. C’est facile de tenir de tels discours. Mais en pratique, c’est autre chose. Déjà, la capitale souffre de la carence dûe à l’électricité. Cette carence est jusqu’à présent une faille pour le régime.

La valse des décrets, remaniement et intégration

A l’approche des élections, les décrets et nominations coulent à flot. Chaque jour que Dieu fait, sur les ondes de radios et télévisions, on remarque des nominations. Car il faut noter que les fils et filles de la région, ont une forte influence sur leurs communautés, et jouent un rôle crucial dans les campagnes électorales. Et il leur faut en contrepartie un gagne-pain avant tout. D’où ces nominations quasi-récurrentes des mêmes individus à la tête des institutions.
Il y a aussi les promesses d’intégrations à la fonction publique qui ont refait surface. Déjà en fin d’année 2020, le gouvernement sous l’instruction du Maréchal avait promu l’intégration des « 2000 » jeunes. Une bonne tactique pour se faire réélire. Et une nouvelle qui donne l’espoir à ces milliers de jeunes diplômés sans-emploi.

Les marches et manifestations de l’opposition

C’est une coutume en Afrique subsaharienne en général et au Tchad en particulier. À l’approche des échéances électorales, on assiste à des multiples scénarios de l’opposition. Ils boycottent la participation du Président sortant à la prochaine élection. Des marches et manifestations constituées des lycéens, des leaders de la société civile, des chefs de partis d’oppositions se mobilisent au niveau national. Avec les mêmes refrains à la bouche « ça suffit, trop c’est trop ; Deby dégage etc. »
On voit ici et là sur les réseaux sociaux et les médias, les descentes sur les places publiques, avec des tracts et banderoles exprimant leurs mécontentements. Des sorties qui ont une finalité dans la plupart de cas par les coups de fouettes et les arrestations.

On pouvait citer également comme signes les congrès de partis politiques, la grève des enseignants qui arrive toujours au bon moment. Ou encore la création des bureaux de soutien et bien d’autres.

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Auteur·e

mahmoudsabir

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